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31.03.2019 13:52 Alter: 5 yrs

L'interculturel à l'ère contemporaine


Appel à communications

Theme: L'interculturel à l'ère contemporaine
Subtitle: Enjeux pratiques et perspectives
Type: Colloque international
Institution: Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université
Mohammed Ier d’Oujda
  Association Internationale pour la Recherche Interculturelle (ARIC)
Location: Oujda (Maroc)
Date: 27.–28.11.2019
Deadline: 10.6.2019


Le terme interculturel prête à un embarras de définition. Il est
désigné comme notion « caméléon » vu son adaptation à des
conceptions, à des contextes et à des pratiques fortement
différentes, il n’a jamais gagné en clarté et unicité malgré les
diverses réflexions actuelles qui interrogent le terme, contournent
ses limites et dévoilent ses pièges. Il est utilisé dans des
situations qui prennent en compte la présence d’au moins deux
cultures dans le même système, ou bien des systèmes différents qui
coexistent et s’affrontent chez le même sujet.

L’interculturel se trouve associé à d’autres mots qui l’enrichissent,
le contredisent et parfois l’excluent: pluriculturel, transculturel,
multiculturel. Ces mots, tout en gardant la même racine « culture »,
sont marqués par une profusion de préfixes, ce qui explique le besoin
constant de chercher un concept qui se démarque, d’une part, d’autres
mots comme le culturalisme et le multiculturalisme et échappe,
d’autre part, aux connotations péjoratives qui l’entourent en
adaptant le concept à des contextes nouveaux. Pour certains
chercheurs, le préfixe « inter » devient même encombrant et tendent
ainsi à substituer le mot culturalité à l’interculturalité pour des
raisons méthodologiques, épistémologiques et même éthiques. Le mot
culture est vu comme un élément variable selon des comportements et
des contextes particuliers et non pas comme un concept figé. D’autres
trouvent dans l’adjectivation « interculturelle » une solution aux
problèmes méthodologiques que pose la recherche interculturelle
interdisciplinaire en créant des sous-disciplines (la sociologie
interculturelle, la linguistique interculturelle, la psychologie
interculturelle) marquées par la spécificité de leurs approches où
l’interculturel n’est ni « une auberge espagnole, ni un abri
temporaire » (Patrick Denoux). Ce florilège de termes et ses
multiples usages nous mènent à un constat : la diversité, la richesse
et la vitalité des recherches dites « interculturelles ».

Pour ceux qui se posent la question : le temps est-il encore à
l’interculturel ? La réponse est affirmative. La question de
l’interculturel se pose au centre de notre conscience et impose
incessamment des questionnements et des analyses rigoureuses.
L’interculturel ne relève pas d’un discours de circonstance, ni d’un
idéalisme naïf ou démagogique, il relève d’une praxis à l’ère de la
mondialisation où l’alliance ethnoculturelle des sociétés reste
inévitable bien que le triomphe soit à la haine, à l’intolérance et
aux atrocités. L’interculturel constitue donc « un outil conceptuel
et analytique » qui permettrait de décrire et d’analyser des
situations complexes et problématiques qui se situent moins entre les
cultures qu’entre leurs porteurs ; « les cultures-dans-leurs-porteurs
» selon l’expression de Carmel Camilleri.

La présence de l’altérité dans les textes littéraires francophones et
des voyages a donné naissance à des œuvres riches et complexes qui
constituent un lieu fécond du questionnement sur l’interculturel, la
rencontre de l’autre a inspiré de grandes peurs et a nourri des
curiosités et des liens fantasmés, acceptés ou refusés avec d’autres
cultures. La littérature transcende les frontières de langue et de
nationalité aussi bien du côté de la création que de la réception.
Les exemples des écrivains qui ont réussi, bien qu’ils n’ont pas
écrit dans leur langue maternelle, sont innombrables (Samuel Beckett
Irlandais, Edward Glissant Martiniquais, Abdelkabir Khatibi
Marocain). La réflexion interculturelle n’est pas perçue uniquement
sous une forme rassurante plaidant pour la coexistence égalitaire des
cultures, elle révèle des combinaisons cachées qui méritent d’être
étudiées. Les interactions artistiques et médiatiques sont elles
aussi des lieux des possibles culturels, leur croisement avec la
production littéraire à l’ère contemporaine, inspire des approches
novatrices et permet de nouvelles dimensions esthétiques.

L’altérité s’insère au cœur de la langue et des discours sous des
formes diverses, Saussure, Benveniste, Ducrot, Ricœur, Derrida ont
mis les jalons d’un discours qui implique nécessairement la dimension
dialogique de la langue. Notons aussi que depuis les travaux menés
par Abdellah-Pretceille (1996), le domaine de l’éducation trouve dans
l’interculturel un champ fertile d’investigation, l’Autre est
fortement présent dans les préoccupations éducatives. La traduction
joue un rôle primordial dans le domaine de l’interculturel car le
traducteur, lorsqu’il résiste à la trahison de l’œuvre, devient un
véritable médiateur des cultures.

Dans le contexte actuel tendu marqué, paradoxalement, par la
mondialisation et l’art de vivre ensemble mais aussi par le retour à
l’intégrisme, à l’exclusion et à l’ostracisme, les chercheurs en
anthropologie, en sociologie et en psychologie se sont basés sur la
pratique du terrain. En s’appuyant sur des études de cas, ils ont
permis de dévoiler le niveau de conflictualité, de résistance à la
reconnaissance ou d’entente des référents culturels différents. Ce
qui permet de lancer des projets concrets d’agencement de la
coexistence harmonieuse entre ensembles culturels dans le respect de
la différence en se basant plus sur un discours scientifique que sur
un discours humanitaire et des sentiments généreux.

Le colloque international a l’ambition d’instaurer une synergie
interdisciplinaire (littérature, arts linguistique, traductologie,
didactique, sociologie, anthropologie, psychologie, philosophie) dans
le but de proposer des réflexions pertinentes et des méthodologies
originales qui permettraient de rendre compte de la variable culture
dans diverses zones d’études. Nous proposons les axes suivants sans
prétendre à l’exhaustivité :

- Les tendances actuelles de la recherche interculturelle et ses
 perspectives.
- Mobilité, voyage et migration à l’épreuve de l’interculturel.
- Langue, traduction, didactique et enjeux interculturels.
- Les études littéraires qui prennent en compte le discours sur
 l’altérité.
- La psychologie, la sociologie et l’anthropologie et les relations
 interculturelles.

Réception des résumés : 10 juin 2019
Réponse du comité : 10 septembre 2019
Dates et lieu de la manifestation : 27-28 novembre 2019 à la Faculté
des Lettres et des Sciences Humaines d’Oujda.

Les propositions de communication (Nom, prénom, institution
d’attache, un titre, un résumé de 300 mots maximum, et 5 mots-clés)
seront à envoyer le 10 juin 2019, délai de rigueur, aux responsables :
Mme. Rachida Saidi : rachidasaidi5@gmail.com
M. Jaouad Serghini : jaouadserghini@yahoo.fr

jaouadserghini(at)yahoo.frMme. Afaf Zaid : afafzaid46@gmail.com

Langues du colloque : français, anglais et arabe.

Les frais d’hébergement (2 nuitées) et de restauration seront pris en
charge par les organisateurs, par contre les frais de déplacement
sont à la charge des participants. Une publication des actes du
Colloque est prévue après évaluation par les pairs.

Site web du colloque:
http://www.aric-interculturel.com/event/colloque-international-linterculturel-a-lere-contemporaine-enjeux-pratiques-et-perspectives/